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Mary Endorable
24 août 2005

Maladie Orpheline ?

Aujourd'hui, quand une femme ose parler d'endométriose, force est de constater que la réaction immuable de l'interlocuteur profane est immanquablement la même : "est-ce une maladie orpheline ?"

Et bien, oui !
Elle est orpheline, même si les études s'accordent pour dire qu'une femme sur dix est concernée, et honteuse parce que la douleur féminine est un sujet tabou et même, aux yeux de certains, totalement dépourvu d'intérêt. (Merci les hommes ! !)

Justifiée par notre éducation qui veut qu'une femme souffre car elle porte le péché originel en elle, il apparaît aujourd'hui que cet héritage pèse encore lourd pour bon nombre de personnes, que ce soit pour les femmes elles-mêmes ou leur entourage, et plus grave, pour certains professionnels de santé.

La douleur liée à l'endométriose peut être continue ou ponctuelle, fonction de la localisation des lésions et des adhérences. Liée au cycle, elle se manifeste souvent de manière plus aiguë au moment de l'ovulation ou des règles.

Pour certaines, ce sera l'incapacité de mener une vie normale, professionnelle, familiale et intime, que ce soit pour quelques jours ou durablement. Pour d'autres, ce sera l'incapacité de faire un effort physique, que ce soit soulever son sac de courses ou tout simplement tenir debout.

Pour d'autres encore, ce sera une douleur telle qu'elle provoquera des pertes de connaissance et des vomissements. Pour celles-ci, il sera impossible de rester longtemps dans une même position et en changer sera tout aussi douloureux que la conserver. Pour celles-là, il faudra recourir à des médicaments anti-douleur, comme les morphiniques, qui leur apporteront un répit, dès lors qu'elles n'y seront pas accoutumées, en échange d'effets secondaires redoutables.

Pour toutes, la pire des prisons, c'est celle où l'esprit n'est plus que douleur dans un corps douloureux.
Celle où on espère et redoute l'instant qui vient.
Où on est prête à tout essayer, du remède miracle au gourou en passant par la drogue, pour échapper à la douleur.

On m'a même proposé de rester 48h hospitalisée sous morphine pour calmer les douleurs.

Mais si les médicaments par voie orale ne faisaient effet qu'à 80 % , la morphine à 100 % n'était que 20 % plus forte.
Et personnellement, rester 48 h à l'hopital avec une perf. dans le bras, non merci

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